Bitcoin Ordinals, la nouvelle ère des NFT ?

À première vue, les NFTs et Bitcoin ne sont pas compatibles. Mais à l’occasion de la mise à jour Segwit de 2017, il devint possible d’inscrire des données dans une transaction Bitcoin.

Presque 6 années plus tard, en Décembre 2022, Casey Rodarmor a lancé le protocole Ordinals suite à la mise à jour Taproot. Les NFT Bitcoin voient alors le jour.

En inscrivant le premier Ordinals de la blockchain Bitcoin, un crâne en pixel art, Rodarmor a ouvert la marche des premières inscriptions de ces « NFT Bitcoin », qui commencent alors à s’échanger rapidement sur le réseau.

Dans cet article nous allons vous présenter le nouveau phénomène qu’est Bitcoin Ordinals, et tenter de répondre à la question suivante par la même occasion : Bitcoin Ordinals, la nouvelle ère des NFT ?

Les NFT bitcoin sont-ils différents des NFT ?

Ordinals et NFT sont en tout point de vue semblables. On parle d’image ou de JPEG, de Blockchain ou d’art numérique, bref le rendu visuel est le même tant du côté Ordinals que du côté NFT.

Seulement voilà, ils ont beau être semblables en tout point visuellement, ils sont en fait très différents. De la méthode de stockage, en passant par les terminologies utilisées jusqu’aux utilisations, nous allons voir que les distinctions sont nombreuses. Penchons nous donc sur les termes et leurs significations.

NFT Bitcoin, l’inscription sur Ordinals

Un Satoshi, ou Sat, est la plus petite unité de Bitcoin, c’est pourquoi on dit que Bitcoin est « sécable« .

1 Bitcoin représente 100 millions de Satoshi. C’est la même chose qu’avec 1€, qui représente 100 centimes.

Pour « inscrire » un NFT Bitcoin, soit un Ordinals, on l’appose sur un Satoshi. Les Inscriptions sont en fait des « objets numériques » créés sur la blockchain Bitcoin, en ajoutant du contenu comme des images, du texte ou du HTML à une transaction.

Les Inscriptions sont uniques et se distinguent des autres bitcoins. Leurs transferts et leurs propriétés peuvent être suivis dans l’ordinals explorer. Les inscriptions s’envoient dans le cadre de transactions Bitcoin standard et bénéficient de l’infrastructure de Bitcoin.

Ces inscriptions sont numérotés sur chaque Satoshi, les unes après les autres sur la blockchain Bitcoin. Ainsi, chaque numéro (Inscription) est unique, et vous ne retrouverez jamais le même numéro 2 fois.

Ici, vous avez l’inscription 131432 de la blockchain Bitcoin, faite l’artiste français CryptoClayArt, le créateur de la désormais célèbre collection Scratched ClayPunks.

Artefact is the new NFT ?

Désolé pour le jeu de mot, c’est plus fort que moi.

Les artefacts numériques désignent les NFT, répondant à des normes plus strictes en matière de décentralisation, d’immutabilité, car ils sont « inscrits » sur la Blockchain (on-chain) et sans restrictions (permisionless).

Cela dit, tous les NFT ne sont pas des artefacts numériques, car en règle générale, les NFT sont en dehors de la chaîne (off-chain) et sont de nature moins, voir pas décentralisé. Les inscriptions sont aussi par nature, plus sécurisées car, encore une fois, tout se passe on-chain avec les validations du réseau Bitcoin.

Les limites d’Ordinals pour Bitcoin

L’inscription d’artefacts Bitcoin impacte la taille des blocs et des transactions. En effet, ces inscriptions remplissent les blocs Bitcoin de manière « artificielle » (voire « superficielle » pour les Bitcoin Maximalists), laissant moins de place aux transactions financières classiques.

Certains jours d’affluence, on peut remarquer les inscriptions Ordinals représente plus de 50% de la taille des blocs Bitcoin.

La taille moyenne des blocs Bitcoin tend à augmenter, et par répercussion, les frais de transactions aussi. Cette notion est importante, car pour valider des transactions sur Bitcoin, il faut posséder un nœud Bitcoin.

Chaque nœud, contient une copie de la blockchain et plus la Blockchain est volumineuse, plus cela est coûteux de la stocker chez soi.

La taille des blocs

La taille des blocs est un facteur important de la décentralisation de Bitcoin.

Plus les blocs sont petits, moins la Blockchain prend de place et plus de monde peut faire tourner un nœud pour un minimum de frais.

Si la taille de la blockchain augmente trop vite, faire tourner un nœud Bitcoin deviendra donc plus cher et plus difficile à faire tourner. Ce qui implique une diminution de la décentralisation de Bitcoin, car moins de personnes sont en mesure de faire tourner un nœud sur le réseau.

Important

Il ne faut pas oublier que la taille d’un bloc Bitcoin est de 4 Megaoctet maximum, pour une moyenne d’un bloc toutes les 10 -13 minutes. Avec ce ratio, et si tous les blocks sont remplis, cela reviendrait à ajouter 210GB par année à Bitcoin, ce qui reste relativement peu.

À savoir

La taille de la blockchain Bitcoin fait 406 Gb au 10 juillet 2022.

L’augmentation des frais

La taille des blocs étant plus grande, les frais pour faire passer les transactions augmentent de facto, rendant ainsi toutes les transactions sur Bitcoin plus cher.

Certains pensent que cela est une mauvaise chose, quand d’autres, trouvent que le système permet une meilleure rémunération des mineurs, à mesure que les Halving (diminution par 2 des récompenses de minage d’un bloc) passent.

Conclusion

En fin de compte, Bitcoin Ordinals représente un changement majeur dans l’histoire de Bitcoin.

Les notions d’inscriptions on-chain et d’artefact, combiné aux principes d’immutabilité et de sécurité, qu’apporte Ordinals, nous amènent à une nouvelle manière de voir les NFT. Cela nous invite également à nous poser des questions sur les notions de rareté que possèdent les ordinals comparé aux NFTs traditionnels.

Enfin, cet avènement des NFT Bitcoin connaîtra-il un essor aussi fulgurant que celui dont nous avons été témoins quelques années auparavant avec les NFTs ? L’avenir nous le dira, une chose est sûre, c’est que nous n’avons pas finis d’entendre parler des NFT sur Bitcoin.